4ème Dimanche de Carême 31 mars 2019

L'Evangile de ce jour, nous propose de relire notre vie, de ne pas fuir la reconnaissance de nos faims et de nos manques, de faire fond sur l'amour de Dieu encore mal connu pour entrer dans la Joie de Celui-ci... Toute l'histoire biblique nous incite à sortir de la mauvaise peur qui nous tenaille depuis les origines pour nous aventurer sur un chemin d'humanité.  De Nicolas Barré : " Il ne nous est pas demandé de servir Dieu comme des anges mais comme des hommes, comme des êtres de chair et de sang appelés à s'unifier après s'être réconciliés avec leur propre vulnérabilité. " En ce monde, ils ressentiront toujours la morsure de l'incomplétude. ( extrait de Prions en Eglise p. 216)

Chant : Le Cheminement

Un flambeau pour éclairer la route
un flambeau au milieu du frimas.
un flambeau pour consumer le doute
un flambeau qui te révèlera.

Parole de Dieu dans l’Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : ‘Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.’ Et le père leur partagea ses biens.
Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.

Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il rentra en lui-même et se dit : ‘Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père,
et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.

Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.’ Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : ‘Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.’ Mais le père dit à ses serviteurs : ‘Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.’ Et ils commencèrent à festoyer.

Ton frère que voilà, était mort; et il est revenu à la vie.
Il était perdu et il est retrouvé !

Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait. Celui-ci répondit : ‘Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.’ Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier. Mais il répliqua à son père : ‘Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !’ Le père répondit : ‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! »

Commentaire du Père Dumec :

« Mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie ! »  Il ne s’agit pas ici de la mort biologique. Il était mort en tant que fils (il avait renié son père) et en tant qu’homme (Il avait moins d’égards que pour des cochons). Telle est la réalité de cette mort, liée à la rupture de relation du fils avec son père …  En effet, refuser de vivre comme fils est, pour ce cadet, un choix qui finit par le conduire vers la mort : au fond de lui, il meurt de faim. Il ne vitpas car personne ne lui donne l’amour qui fait vraiment vivre.

Cependant, il a un dernier réflexe : Il se lève et part vers son père. Mais il croit qu’il pourra, en revenant, exister en étant un salarié. Il persévère dans son orgueil de vouloir vivre par lui-même.  Mais quand son père est face à lui et  l’étreint dans ses bras, au lieu d’un salaire, c’est une abondance de dons gratuits. Le voilà redevenu vivant : il a compris que seul l’amour de son père était source vie. Tout va bien qui finit bien… L’histoire pourrait bien s’arrêter là. Peut-être ! … mais elle n’est pas terminée : Voici qu’entre en scène le fils aîné !

Apprenant le retour de son frère, il refuse d’entrer à la maison. Pour lui aussi, le père sort à sa rencontre. Le dialogue nous apprend que, comme souhaitait l’être le cadet, l’aîné se comporte depuis en salarié et non en fils. Il n’a pas compris qu’on ne gagne pas sa vie ; on gagne de l’argent, mais l’argent n’est pas la vie, car il ne donne pas l’amour et ne l’achète pas ! L’aîné, lui aussi, n’a rien compris. Il n’est pas meilleur que son frère.

Les rôles alors s’inversent ! C’est quand le cadet revient et devient « fils » que l’aîné se révèle comme ne l’étant pas et ne l’ayant jamais été. C’est quand le fils pécheur est pardonné, que l’autre est démasqué comme pécheur. C’est quand le cadet est comblé de la vie et de l’amour du père que l’aîné s’en exclut, prenant à son tour un chemin de mort. A moins que…. mais le récit n’en dit pas plus !

Le titre traditionnel (« l’enfant prodigue »), se fixe à la 1° partie de la parabole. Or l’histoire du cadet n’est là que pour nous orienter vers l’attitude de l’aîné. Aurions-nous donc répugnance à nous reconnaître en lui, nous qui sommes de la maison du Père ? Dieu nous partage tout de lui : sa vie et son amour et nous demande d’agir comme lui. Elle est là la question : Suis-je prêt à accueillir la miséricorde et le pardon de Dieu pour tout homme pécheur, fût-il Judas, Hitler et tant d’autres ? Que fera le fils aîné ? Que ferai-je face à la miséricorde divine ? La parabole ne le dis pas, simplement des pointillés… pour que chacun, en toute liberté, écrive sa réponse !

Chant de méditation : Puisque tu fais Miséricorde

Puisque tu fais miséricorde,
puisque nos vies sont devant toi,
puisque tu as versé ton sang pour nous, Seigneur Jésus pardonne nous.

Phrase de Marie Rivier

« Jetez le passé dans la miséricorde
 du bon Dieu,

et ne vous occupez que de bien
sanctifier le présent. »        
Lettre de Marie Rivier, n°878 - 5

Prière finale : Je cherche Ta face

Seigneur,
j'ai quitté ta maison pour les contrées lointaines
où j'ai fermé mon coeur à tout ce qui venait de toi.
Sans boussole ni ancrage, j'ai connu la tristesse
des relations frivoles et des plaisirs rebelles.
Je vois maintenant le vide de ces années d'errance
et je cherche ta face.

Viens à ma rencontre et apprends-moi à prier.
Pardonne mon péché et refais alliance avec moi.
Tu es un Dieu de compassion, qui connais mes faiblesses.
Sans toi, je m'égare, je retombe et me blesse.
Seigneur, conduis-moi !
Nourris-moi de ta vie que je renaisse à la joie !

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