" Heureux les doux"
Soyez fidèle à la grâce et vous marcherez à pas de géant dans la sainteté. (Lettre 548-8)
Le doux n’est pas quelqu’un d’accommodant, mais il est le disciple du Christ qui a appris à défendre une toute autre terre. Il défend sa paix, il défend sa relation avec Dieu, il défend ses dons, les dons de Dieu, en préservant la miséricorde, la fraternité, la confiance, l’espérance. Car les personnes douces sont des personnes miséricordieuses, fraternelles, confiantes et des personnes qui ont de l’espérance.
Un moment de colère peut détruire beaucoup de choses ! […] C’est le contraire de la douceur. La douceur rassemble, la colère divise. La douceur est la conquête de tant de choses. La douceur est capable de vaincre le cœur, de sauver les amitiés, et tant d’autres choses, car les personnes se mettent en colère, mais ensuite elles se calment, elles réfléchissent et reviennent sur leurs pas ; ainsi on peut reconstruire avec la douceur.
La « terre » à conquérir par la douceur est le salut de ce frère dont parle l’Évangile de Matthieu : « S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère » (Mt 18, 15). Il n’y a pas de terre plus belle que le cœur d’autrui, il n’y a pas de territoire plus beau à gagner que la paix retrouvée avec un frère. Et il s’agit là de la terre à hériter par la douceur ! (Audience du 19 février 2020)
Gaudate et Exsultate
72. Si nous regardons les limites et les défauts des autres avec tendresse et douceur, sans nous sentir meilleurs qu’eux, nous pouvons les aider. Pour sainte Thérèse de Lisieux, « la charité parfaite consiste à supporter les défauts des autres, à ne point s’étonner de leurs faiblesses ».
74. Quelqu’un pourrait objecter : “Si je suis trop doux, on pensera que je suis stupide, que je suis idiot ou faible”. C’est peut-être le cas, mais laissons les autres penser cela. Il vaut mieux toujours être doux, et nos plus grands désirs s’accompliront. En effet, les doux, indépendamment des circonstances, espèrent dans le Seigneur, et les humbles possèderont la terre et jouiront d’une grande paix.
« Réagir avec une humble douceur, c’est cela la sainteté » (GE74)
Écoutons Marie Rivier
Le sage a le secret d’adoucir tous les maux : la douceur, la pauvreté, l’ignominie, la prison, l’exil, les contradictions de tous genres, les mépris et les humiliations, tout lui devient doux. Et si nous demandons quel est ce rare, merveilleux et précieux secret ? Le voici : l’humilité et la patience sont les deux compagnes de la douceur. Prenons ce bouclier quand quelque chose nous choque. Ne donnons jamais entrée en nous à la colère, au dépit, à la mauvaise humeur ; chassons-les plutôt – sans retard ! (Méditations sur les Béatitudes)
Ô Marie Rivier, obtenez-nous la grâce de la douceur et de l’humilité
Prière
La vois-Tu, Seigneur, la violence qui secoue le monde, la violence des arrestations arbitraires et des attentats, la violence des tortures et des assassinats, spectacle vertigineux de l'Apocalypse maintenant, chaîne sans fin de l'horreur et de l'abaissement ? Seigneur, ne nous laisse pas tomber dans ce piège. Délivre-nous de la colère et de l'agressivité, de l'orgueil et de la peur. Apprends-nous à aimer les autres, tous les autres, même quand ils s'opposent à nous. Apprends-nous à convaincre plutôt qu'à vaincre, apprends-nous la force des moyens pauvres. Fais de nous des pacifiques et des non-violents. Apprends-nous à nous désarmer. Nous savons, Seigneur, grâce à Toi, qu'on ne triomphe jamais que par l’Amour. Amen