Édito avril 2020

Un dessin humoristique dans la presse britannique l’autre jour : un pilote British Airways dit à un autre : « Bonne nouvelle ! D’ici la fin de la semaine nous aurons atteint l’empreinte carbone zéro ».  Voir le positif au milieu de toute adversité est sans doute une des caractéristiques marquantes des britanniques. Une maxime préférée de ma grand-mère était « Every cloud has a silver lining », qu’on traduirait en français : « à toute chose malheur est bon », mais la traduction littérale  « chaque nuage a sa doublure argentée », (indiquant que le soleil est derrière), est tellement plus beau.   Il est bien vrai que de toute épreuve peut sortir quelque chose de bien.

Nous avons conscience que la vie après le coronavirus dans notre pays, et dans notre monde, ne sera pas tout à fait comme elle était avant. Nous ne savons pas comment sera l’après mais nous pressentons qu’il ne pourra pas être pareil qu’avant. Pour beaucoup d’entre nous, Dieu merci, la réalité de la dévastation produite par ce petit virus reste, du moins pour le moment, ce que nous voyons jour après jour sur nos écrans de télévision. Mais nous sommes horrifiés par le taux de mortalité, et prenons conscience de la fragilité  de l’être humain et de la futilité de tant de nos activités et comportements.

C’est au philosophe  Samuel Johnson, au 18e siècle à qui on attribue la phrase brutale "La perspective de la pendaison concentre merveilleusement l'esprit". Si nous profitons de ce temps de confinement qui nous est donné pour réfléchir sur cet avant et cet après, peut-être bien que nous verrons  la doublure argentée de ce nuage opaque dans lequel nous sommes plongés.  Peut-être qu’après l’isolement nous comprendrons mieux ce qui nous unit vraiment.  Peut-être que nous aurons perdu l’illusion de penser que nous sommes des agents indépendants,  chacun au contrôle de sa  propre destinée. Et peut-être que nous aurons compris que l’amour pour le prochain doit être aussi indiscriminatoire que ce virus.

Ce Dimanche nous entrons dans la Semaine Sainte. Nous écouterons de nouveau comment  les disciples, voyant comment ça tourne de plus en plus mal pour Jésus, finissent par comprendre que Celui pour qui ils ont tout laissé va vers une mort certaine et brutale. Mais l’espérance chrétienne nous dit que, même s’il faut passer par la souffrance et l’obscurité de la Croix,  ce qui est important est ce qui vient après. Au cœur de cette pandémie, nous célébrerons la Pâque, victoire de la vie sur la mort. Oui, la Vie aura toujours le dernier mot et nous vivons dans l’espérance d’un après glorieux.

Sœur Jane

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