Non seulement ce Brexit commence à vraiment me pomper l’air, car le sentiment de stupéfaction et de tristesse au réveil du 25 juin 2016 ne cesse de grandir. Situation confuse et absurde, presque comique si l’avenir des emplois et des entreprises, l’avenir de milliers de gens n’étaient pas en cause. Si l’avenir de l’union européenne, bâtie par des visionnaires cherchant le bien commun, la prospérité de tous n’était pas en risque d’effritement. Je reviens de quelques jours de l’autre côté de la Manche où j'ai senti parmi mes compatriotes un mélange de ras-le-bol, d’inquiétude, d’impuissance et une perplexité déconcertante.
On voit bien que la démocratie populaire a bien ses limites et bien ses dangers. Pas besoin de chercher plus loin que les évènements de ces derniers mois en France. Dans ce climat de méfiance envers l’élite et la classe politique, on peut comprendre aisément l’attraction d’une démocratie directe, la voix du peuple qui cherche à se faire entendre. Mais le référendum burlesque qui a engendré le désastre qu’est la sortie prévue du Royaume Uni de l’Union Européenne est un exemple flagrant des dangers du vote populaire. Fruit d’une promesse de campagne électorale, lancée sans en mesurer la moindre conséquence, une des décisions politiques et économiques les plus importantes de son histoire a été soumise à la voix du peuple. Ce peuple manipulé par une série de mensonges sur les avantages illusoires, annonçant une manne alléchante, mais fictive, qui allait résoudre tous nos problèmes.
Est-il étonnant qu’aujourd’hui, à deux mois de la date fatidique personne ne sait où on va, ni même la brave capitaine de la barque branlante. D’une chose on peut être sûr, c’est qu’on est sûr de rien et que le chaos est loin d’être fini !
Cette montée dans nos pays d’occident de populisme, et ce patriotisme qui frôle la xénophobie, ce détournement de la fraternité à l’autarcie, cette autosuffisance qui rejette la main tendue est réelle. Elle est grave et doit nous inquiéter. Si loin du message du Christ venu nous rassembler en un seul corps, veillant les uns sur les autres dans une interdépendance et confiance mutuelle, enfants d’un même Père. Saisissons chaque occasion pour tendre la main dans nos lieux de travail, nos lieux de vie pour qu’ils soient des laboratoires de la fraternité. A la place des murs, construisons des ponts. Ne cherchons pas à faire cavalier seul, mais plus que jamais, mettons-nous ensemble !