Tous les auteurs qui se sont penchés sur l’évolution des jeunes d’aujourd’hui dans le monde dans lequel ils vivent, vous diront que le téléphone portable fait partie de leur vie. Pour certains même, il serait un prolongement de leur corps (lire Enfants et adolescents en mutation de Jean-Paul Gaillard chez ESF éditeur).
Sachant que le temps passé à l’école représente une bonne partie de la vie de ces ados, est-ce bien raisonnable que d’interdire ce téléphone portable dans l’enceinte de l’école ?
De plus, tous les spécialistes disent que l’interdiction ne fonctionne pas, que les jeunes vont redoubler d’imagination pour passer outre cette interdiction. Il vaudrait mieux qu’ils utilisent leur imagination pour autre chose…
Alors, comment faire ?
Instaurer le dialogue avec ces jeunes ? Chercher avec eux, comment faire pour que ce téléphone portable améliore notre vie. Intégrer dans ce dialogue les parents, les collègues et trouver un consensus.
Eduquer à la citoyenneté numérique : quelques exemples de bonnes pratiques.
- En début de séance, chacun sort son téléphone, le met en silencieux et le pose à l’angle de son bureau écran tourné vers le bureau. Bien sûr, le professeur fait la même chose. Et on informe les élèves qu’au cours de la séance, on utilisera le téléphone pour des activités pédagogiques (des recherches, des captures d’images, des calculs…) puis à nouveau, on le reposera… Si la séance est longue, il peut y avoir un temps précis et ponctuel où le professeur laisse les élèves regarder leurs messages et puis on le repose… Tout est question d’explicitation et de respect des engagements de chacun...
- Autre possibilité, à l’échelle d’un établissement, mettre en place un code couleur : dans certains lieux, c’est vert (l’utilisation du portable est autorisée), dans d’autres c’est orange (autorisée dans certaines conditions, comme ci-dessus) et d’autres rouge (totalement interdit la salle des devoirs, par exemple…)
Alors, essayons de trouver ensemble des solutions « intelligentes » mais ne posons pas un interdit absolu. Il sera difficile à tenir et contre-productif.
Marie-Chantal DANIEL, responsable formation tutelle
Frédéric Lavoie, conseiller pédagogique à la commission scolaire des Découvreurs du Québec.