A vous tous et vous toutes,
Le 11 mai : date tant attendue par tous les français, avec un mélange de soulagement et d’appréhension. Pour beaucoup d’entre vous, elle porte davantage d’appréhension et de stress car elle marque la reprise des classes, une rentrée comme aucune autre. Depuis le début du confinement, vous avez fait face au casse-tête de la continuité pédagogique en faisant preuve de persévérance, de créativité, parfois d’ingéniosité, pour garder intacts les liens tissés avec les enfants et les jeunes et avec leurs parents. En plus, plusieurs d’entre vous avez dû vous organiser pour accueillir les enfants des personnels soignants dans un bel effort de solidarité. Tout cela vous l’avez fait avec grande générosité et dévouement et je ne peux que rendre grâce pour l’esprit qui vous anime.
Je profite de cette occasion pour remercier vivement aussi du fond du cœur Lionel Julié qui a fait un travail remarquable de proximité et d’écoute de chacun, chacune d’entre vous. Je remercie toute l’équipe au service de la tutelle : Sœur Catherine, Marie-Chantal Daniel, Olivier Marsal qui sont restés très proches de vous pour vous accompagner et vous soutenir au mieux. L’excellente boîte à outils, par exemple, préparée par Marie-Chantal et Sœur Catherine, sera, j’en suis sûre, bien précieuse pour vous aider à vivre cette reprise psychologiquement particulièrement difficile avec plus de sérénité.
Mais finalement, c’est vous qui avez été au front, bombardés presque quotidiennement par de nouvelles informations, parfois même contradictoires, des directives qui évoluent avec une grande rapidité. Et aujourd’hui, c’est toujours vous qui êtes en première ligne, confrontés à cet autre défi énorme de la reprise des classes dans les conditions si exceptionnelles qu’exige cette crise sanitaire.
Je vous ai écrit au début de l’année scolaire comparant chacun de nos établissements scolaires à un voilier en mer. Nous pouvions tous facilement penser qu’au cours de la traversée de cette année, comme chaque année d’ailleurs, on ferait face à des vents contraires, à des passages en mer houleuse qui feraient tanguer un peu l’embarcation - mais qui aurait pu imaginer cette tempête sans précédent qui nous a assaillis ? Les vagues ont déferlé mais nos barques n’ont pas sombré car elles sont menées par les skippers compétents et courageux que vous êtes, avec des équipages solides et unis, fixées sur le même cap. Et si la flottille est restée solide c’est aussi que vous avez su rester solidaires entre vous, par des petits coups de fil, des mots d’encouragement.
Il y a beaucoup d’incertitudes devant nous, de nombreuses questions qui seront à résoudre au fur et à mesure. Votre tâche et difficile et lourde. Sachez que, même si nous ne sommes plus sur le terrain, les sœurs restent proches de vous, vous portent dans leur prière quotidienne. Chacun à sa place, nous formons un corps.
La tempête peut rager, Jésus ne dort pas dans le bateau, il est ressuscité, il est à nos côtés. En ce mois de mai, comme faisaient les marins partant en voyage, invoquons Marie, l’étoile de la mer qu’elle nous guide et qu’elle veille sur chacun et avançons dans l’espérance.
Sœur Jane Wilkinson
Supérieure Provinciale