Depuis deux ans, l’enseignement catholique d’Auvergne teste la formule des collèges à trois classes dans quatre établissements en perte d’effectifs. Un pari pour les sauver qui semble en passe d’être gagné.
Aurélie Sobocinski
Jeanne-d'Arc, à Saint Éloy-les-Mines (63), a effectué des regroupements inter-niveaux.
Voie sans issue ou occasion de rebond ? La question se posait au lancement de l’expérimentation des collèges à trois classes par l’enseignement catholique d’Auvergne à la rentrée 2018. Comment les quatre établissements concernés – trois dans le Puy-de-Dôme et un dans le Cantal –, ayant moins de 70 élèves et en perte chronique d’effectifs, allaient-ils composer avec une dotation horaire réduite à trois divisions (105 h - 106 h) au lieu de quatre (119 h), en maintenant les quatre niveaux de classes ? « Ces petits collèges allaient s’éteindre d’eux-mêmes. Il fallait trouver de nouveaux ressorts », rappelle Nicolas Carlier, directeur diocésain du Puy-de-Dôme et de l’Allier. Deux ans après, l’avenir s’éclaircit pour la majorité d’entre eux.
Enseignements communs
Dans le Puy-de-Dôme, au collège Jeanne-d’Arc de Saint-Éloy-les-Mines, affecté par la désindustrialisation, la directrice a proposé des regroupements inter-niveaux au sein des mêmes cycles d’enseignements et a réduit le temps hebdomadaire de certaines disciplines ayant de petits effectifs. La tutelle des sœurs de la Présentation de Marie s’est aussi engagée au réaménagement des locaux. « Il n’est plus question de fermeture. Le collège qui accueille désormais 74 élèves (contre 61 il y a deux ans), bénéficie de 5 heures d’ajustement, soit une dotation globale de 114 h depuis la rentrée 2019 » se réjouit la directrice, Anne Renaud. Si la progression se maintient, il pourrait retrouver une dotation « normale » dès la rentrée 2021.
Reste le collège de Giat, où les regroupements disciplinaires inter-niveaux et la réduction d’enseignements complémentaires n’ont pas suffi. Avec 42 élèves contre 45 l’an dernier, et seulement 6 élèves en 6ème, ce très petit collège vit une situation critique. « Deux ans après, cette solution nous apparaît comme une pierre d’attente, le temps de relancer un projet », indique Nicolas Carlier. Dans le Cantal, son homologue Didier Ferry a mené la même expérimentation au collège de Neussargues-Moissac (60 élèves et seul collège de son secteur) et le dispositif pourrait devenir pérenne. « Les moyens contraints n’ont pas cassé la dynamique pédagogique. L’équipe est allée encore plus loin dans l’individualisation des parcours », insiste le directeur diocésain, qui pourrait tester cette solution dans un autre collège en Haute-Loire.