Le temps de l’Avent pour nous cette année, en, France, se déroule sur l’arrière-fond de ce profond mouvement social que traverse notre pays. Né d’une hausse du prix des carburants, il en vient à exprimer un « ras-le-bol » général, la souffrance importante de beaucoup de nos contemporains, leur sentiment d’abandon et de manque d’écoute face aux politiques souvent déconnectés de la réalité qu’ils vivent. Peut-être même est-il la traduction d’une mutation sociologique et civilisationnelle qui est en train de se vivre dans notre ère.
Et c’est dans ce contexte, et pas un autre, dans notre société bouleversée, dans ces temps troubles, que Jésus vient naître, dans notre monde et dans nos cœurs. Il ne vient ni habillé d’un gilet jaune ni d’un foulard rouge, mais il se fait proche des petits, des opprimés, de ceux qui se sentent mal compris. Il vient nous inviter à l’humilité, à la reconnaissance de chaque personne et à une juste solidarité collective.
A Noël, la détresse humaine rencontre la tendresse d’un Dieu qui nous aime au point de se faire l’un de nous. Noël est le gage que Dieu accomplit ce qu’il promet ; l’enfant de la crèche vient accomplir ce qu’annonçaient les prophètes. Il vient apporter la justice et la paix, et il n’y a pas de paix sans justice, pas de justice qui ne s’opère dans la paix.
L’Avent est un temps d’espérance qui nous invite à ne pas céder au découragement, ne pas nous laisser aveugler par le désarroi ambient, mais à tenir dans la foi et l’espérance, à croire dans « l’urgence de la fraternité. » et au dialogue respectueux de l’autre.
Jésus vient toucher le monde et nos vies, les éclairer d’un jour nouveau. Aujourd’hui Emmanuel, Dieu-avec-nous, la lumière sans déclin, vient demeurer au cœur de nos vies et partager notre route quotidienne. Mettons-nous à genoux devant ce nouveau-né, écoutons et transmettons avec Lui son message de paix et d’apaisement dont le monde a tant besoin.
A chacun, une joyeuse fête de Noël dans la paix du Christ.
Sœur Jane
Supérieure Provinciale
