Cultivons l’espérance…

A tous les membres de la Communauté Éducative Élèves, familles, personnel, enseignants, amis (es) du Réseau de la P.M.

Nous sommes presque arrivés à Pâques, le printemps s’installe et nous allons entrer dans un troisième confinement. Temps difficile, chargé de tensions, de tristesse, de ras le bol, mais aussi d’espoir de renouveau.  Chaque année, les chrétiens vivent une semaine intense de communion avec l’ensemble de l’humanité en s’associant aux derniers instants de la vie du Christ en notre monde.

Cela a commencé par le dimanche des rameaux, où Jésus, acclamé par la foule, entre à Jérusalem sur un âne. Cet animal si cher à la tradition biblique, compagnon du quotidien des gens de l’époque. Cette entrée à Jérusalem de Jésus, ne symbolise-t-elle pas aussi ce désir de Dieu d’entrer dans notre quotidien pour y apporter sa présence et son espérance ?

Au cœur de cette semaine, lors du dernier repas avec ses disciples, ses compagnons de route, le jeudi Saint, Jésus va poser deux gestes qui nous donnent à voir le mystère de Dieu et la dignité de l’être humain. Deux gestes qui nous ouvrent sur la vocation profonde de chacun d’entre nous.

Premier geste qui provoque l’étonnement des disciples, le lavement des pieds. Jésus reprend cette action que faisaient les serviteurs ou les esclaves de l’époque, en signe d’hospitalité et de bienvenue. Au travers de ce geste repris par Jésus, c’est un changement de perspective qui est donné à voir et à contempler. Jésus aux pieds de ses disciples, nous parle de son Père qui vient s’agenouiller devant l’être humain et se mettre à son service. Il ouvre un chemin d’espérance en montrant que tout acte de service, d’entraide, d’écoute, de respect mutuel relève notre humanité et lui donne sa dignité. Recevoir et donner, dans une relation de don orientée vers la gratuité de la rencontre, nous construit et construit notre monde.

Participer au bol de riz, concrètement par le don, l’action même de partager ce repas, ou la pensée, contribue à semer des graines d’espérance là où nous vivons, en regardant au-delà des mers vers le Brésil et les personnes en situation de handicap. Jeudi Saint, 1er avril, nous pourrons fêter le partage et la solidarité « au-delà des mers », comme le disait Marie Rivier.

Le deuxième geste de Jésus, concerne le partage du pain rompu et de la coupe de l’Alliance. En lien avec cet esprit de service, au moment opportun, Jésus va au bout de lui-même, de sa mission, qui est de rendre visible l’amour de Dieu pour ses créatures et sa création. Il désire nous laisser un signe de sa Présence, pour nourrir notre foi et notre espérance.

 Le Vendredi Saint, au creux de l’injustice et de la folie des hommes, Jésus consent à subir cet anéantissement pour rejoindre tous celles et ceux qui souffrent et qui se disent « à quoi bon ». Il prend sur Lui, ce mal qui défigure l’humanité pour le vivre avec nous et nous donner la force de le traverser. Sur la croix, il n’y a pas que Jésus, mais toute notre humanité souffrante de tous les temps et de tous les lieux.  Dans sa dimension horizontale, la croix nous rappelle notre solidarité humaine avec les joies et les peines de tous, et en particulier de nos proches mais aussi avec tous ceux qui partage notre humanité. Dans sa dimension verticale, la croix symbolise l’irruption de Dieu au cœur de notre humanité, de notre monde. A la rencontre de ces deux axes, Jésus ouvre une voie nouvelle d’un amour donné et fécond, d’un accomplissement de toute vie dans ses aspirations les plus profondes, avec ses manques et ses réussites. Tout en Dieu peut être assumé et porteur de Vie.

Nous dresserons une croix, vendredi matin, en haut des escaliers, à l’entrée de l’établissement. Qu’elle soit le signe de l’Alliance entre le ciel et la terre, entre nous et l’univers, et pour les croyants, le signe de l’amour inconditionnel de Dieu.

Marie Rivier aimait à donner à ses sœurs, une croix sans Christ représenté, de couleur verte, marquant ainsi l’espérance et le renouveau. Elle leur disait : « Il n'y a pas de Christ sur ces Croix, parce que je veux que ce soit vous qui soyez les Christs ». Peut-être qu’être Christ, c’est comme Lui, aller au bout de ses rêves, de ses talents, de ses aspirations, du don de soi ; accepter les failles, les épreuves, les pertes, la vulnérabilité, pour être un Vivant jusqu’au bout et pouvoir dire comme Lui : « tout est accompli ! »

Dans le silence du samedi, la pierre du tombeau est fermée et la tradition chrétienne nous dit que Jésus "descend aux enfers", dans nos enfers pour nous prendre par la main et nous relever.

Tout prendra un sens nouveau, le matin de Pâques, le tombeau est vide, la pierre roulée, le Christ ressuscité, apparaitra à ses amis, d’abord Marie de Magdala, puis à ses apôtres et à ses disciples. La tradition chrétienne, nous enseigne que le Christ a vaincu la mort, qu’il est vivant et présent chaque jour auprès de nous de façon mystérieuse (Matthieu 28,20). Désormais, l’espérance se plante dans notre humanité, les forces de vie sont davantage à l’œuvre dans notre monde et dans nos existences. Les chrétiens, le croient-ils vraiment ? Laissent-ils la place à cet Esprit promis par Jésus ressuscité pour accueillir comme Lui, la Vie de Dieu ? Cette universalité de la conscience humaine qui peut se développer en chacun de nous, dans l’accueil des différences, nous entraîne-t-elle vers plus de fraternité, d’entraide, de respect de tous et aussi de notre mère la terre ?

Pâques est un commencement, nous allons débuter ce nouveau confinement dans la nuit Pascale. Sachons relever le défi qui se présente, en visant la fraternité et l’entraide, en espérant que ce temps nous permette de franchir le cap pour plus de Vie…

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