La solidarité : une affaire familiale !

Comment donner un nouvel élan à ce qui fait de notre réseau éducatif, un réseau attentif aux misères qui traversent notre société et les sociétés d’ailleurs ? Si cela est un atout, une carte majeure, d’autres établissements – y compris dans l’enseignement public – mènent des actions solidaires. Qu’est-ce qui nous différencie alors ? Pouvons-nous faire de cette attention particulière aux autres un trait qui nous caractérise concrètement ? Un volet auquel il faut absolument prêter attention et qui est un PLUS pour les enfants, les jeunes, les parents qui nous sont confiés ?

Assurément ! Tout d’abord, parce qu’être chrétien, c’est aimer Dieu et l’humain. Surtout l’humain. Car Dieu n’a nul besoin d’aide pour lui-même, mais pour continuer son action dans le monde. Or, « si quelqu'un a les moyens de vivre et voit son frère ou sa sœur dans le besoin mais lui ferme son cœur, comment peut-il prétendre qu'il aime Dieu ? N'aimons pas en paroles, avec de beaux discours ; faisons preuve d'un véritable amour qui se manifeste par des actes ! ». Ces deux phrases de Jean sont essentielles et résument notre philosophie et notre manière de vivre dans notre réseau. Il s’agit là de l’orthodoxie (ce à quoi je crois) et l’orthopraxie (le comportement qui en découle) de la foi. Au fond, aimer Dieu, c’est aimer l’autre, ce visage qui m’interpelle, me parle et me fait prendre ma part de responsabilité dans l’aujourd’hui de nos vies.

Mais attention, je le rappelle : nul besoin de croire en Dieu, d’être catholique, pour être généreux, altruiste et empathique. La foi vient, si vous me permettez l’expression, « rajouter une couche » – à cette éthique qu’Aristote appelait « du bonheur » –, parce qu’au fond, cet élan du cœur est une quête vers le bonheur. Elle vient mettre l’accent sur l’unique et le seul impératif sur lequel le Nazaréen a insisté : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ». Concrètement cela veut dire que toute famille frappant à notre porte peut entendre, que nous mettons un point d’honneur à l’éducation de l’élan du cœur !

Deuzio, si nous sommes d’accord sur le fait que la solidarité est une règle divine – dans le double sens qu’elle nous dépasse, qu’elle a une dimension absolue, et qu’elle vient de Dieu –, nous devons avoir toujours à l’esprit qu’elle est, en plus, profondément inscrite dans l’ADN de notre réseau éducatif. Pourquoi ? Parce que c’est la raison d’être de notre congrégation ! Ce fut la raison de vivre d’une jeune fille, pas plus grande qu’un enfant de neuf ans, lors de l’époque révolutionnaire ! En effet, si la jeune Anne-Marie n’avait pas rêvé d’un monde meilleur, n’avait pas été si sensible à la pauvreté spirituelle et sociétale de son temps, nous ne serions pas là aujourd’hui, ni vous, ni moi. Autrement dit, c’est parce qu’une femme a pris la résolution, il y a trois siècles de cela, de combattre l’obscurantisme et l’ignorance de son temps, que nous sommes aujourd’hui au service des établissements des Sœurs de la Présentation de Marie. Ne l’oublions pas ! Ayons toujours à l’esprit que notre mission éducative n’a de sens que si nous prêtons une attention particulière aux plus fragiles et défavorisés, comme Marie Rivier le souhaitait. Nos Sœurs l’expriment de la façon suivante : « Dans l’esprit d’humilité et de simplicité qui a caractérisé nos origines, nous allons de préférence vers les petits et les pauvres, ceux que le Christ a aimés davantage. Sa compassion nous presse de répondre, dans la mesure du possible, aux besoins des plus démunis. Nous considérons comme appartenant aux pauvres les épargnes de la Congrégation[1] ».

Nous avons, en définitive, quatre bonnes raisons d’être solidaires : cela rend heureux, c’est de l’altruisme, c’est en plus une injonction divine, et c’est notre raison d’être originelle, ou si vous préférez, notre marque de fabrique. Cependant, si Marie Rivier a fait cela, c’est par amour, par amour pour Jésus-Christ et par amour pour ceux qu’il a aimés. En effet, pour la petite fondatrice, « dire la leçon » allait de pair avec « faire le catéchisme ». Comme si la transmission d’une leçon par l’oralité n’était pas suffisante à l’éducation, et qu’il fallait également la pratique de l’instruction religieuse pour qu’elle soit complète. C’est son intuition, c’est la nôtre deux-cent-vingt-cinq ans après. Une instruction religieuse du témoignage et de l’exemplarité qui interpelle les jeunes et leur famille, qui donne envie de suivre et de s’engager pour perpétuer notre offre éducative.

[1] CONSTITUTIONS, Règle de vie des Sœurs de la Présentation de Marie de Bourg-Saint-Andéol, 130 p., p. 15.

Parce que notre affaire est une affaire de famille :
Nous sommes bien plus !

Aida Martinez

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